lettre de l’hiver 2021

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Nançay le dimanche 24 janvier 2021 (An II du Coronavirus)

delphinium
paon
citron
lotus
coquelicot
noir et blanc

Chers amis de la tapisserie,

Oublions l’année 2020 et entrons résolument dans 2021, que je vous souhaite aussi belle que possible. Méfions-nous du temps qui, bien ou mal employé, ne s’en écoule pas moins, et vivons dans le présent, notre seule certitude. Le succès de mes «délestages» et les discussions qu’ils ont occasionnées lors des cours ou stages avec nombre de mes élèves m’a fait ressentir à quel point la tapisserie a été pour elles une aide et je peux presque dire un réconfort. Qu’elles ne disposent que d’un balcon ou qu’elles aient un jardin, que les fleurs qu’elles brodaient aient leurs semblables dans un pot ou sur une pelouse, le maniement patient de l’aiguille les aidait à rythmer des moments difficiles et à en faire des moments véritablement «présents». Conservons les «gestes barrière» qui semblent avoir montré leur utilité, mais ajoutons-y les «gestes nature».
Mais la nature est là, qui t’invite et qui t’aime,
Plonge-toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours...
(Lamartine)

Tâchons d’accorder nos rythmes à ceux des plantes qui nous donnent l’exemple et nous invitent à la vie qui est là simple et tranquille (Verlaine). Assez de citations

J’aimerais maintenant vous parler d’une brodeuse, peut-être la plus célèbre et la moins connue.

. . . Thérèse de Dillmont

Vous connaissez bien entendu, au moins de nom, Thérèse de Dillmont, l’auteur de l’« Encyclopédie des ouvrages de dames ». Nous avons voulu en savoir un peu plus sur elle et avons donc cherché des renseignements.
Où ? encore sur internet évidemment. Voici le résultat



Thérèse de Dillmont s’appelait en réalité Theresa Maria Josefa Dillmann von Dillmont, née à Vienne (Autriche) le 28 octobre 1846 et morte à Baden-Baden victime d’une épidémie de grippe (!) le 22 mai 1890. Elle avait dix-huit ans quand mourut son père, officier de l’armée impériale et professeur à l’Académie militaire de Vienne. Sa mère, comme elle en avait le droit, adressa à l’Empereur François Joseph une demande d’aide pour l’éducation de sa fille. Theresa entra donc à l’école de broderie de Vienne où elle reçut une formation de gouvernante et professeur. L’école était fréquentée par des jeunes femmes du monde entier, de Moscou à Chicago. Puis, en dépit de l’opposition de sa famille qui jugeait le métier indigne d’une famille noble, elle choisit d’enseigner la broderie.
Elle ouvrit sa propre boutique à Vienne en 1884. La même année elle rencontra à l’Exposition Universelle de Paris Jean Dollfus Mieg, directeur de DMC. Elle crée un atelier et une école de broderie à Mulhouse-Dornach, siège de l’entreprise et devient rapidement directrice des publications de DMC. Sa célèbre Encyclopédie fit beaucoup pour la renommée mondiale de DMC et fut traduite en 17 langues. Une traduction en russe a encore été publiée en 2004.

En 1885 elle ouvre une boutique à Paris, en 1886 à Berlin, en 1887 à Londres, parfois sous le nom « Comptoir alsacien de broderie ». Elle était l’une des rares femmes professionnelles de ce temps.
En 1889 elle épouse discrètement à Vienne Joseph Scheuermann, un homme d’affaires qui semble avoir eu des relations difficiles avec DMC. Elle ne survécut pas longtemps à son mariage et fut remplacée dans son poste par sa nièce - qui se nommait elle aussi Theresa von Dillmann !- et qu’elle avait appelée auprès d’elle. Le contrat de cette dernière mentionnait l’interdiction de se marier afin que ne puisse être modifié par un mariage un nom associé à DMC et aux nombreux livres publiés.
Thérèse fut enterrée à Baden-Baden mais, dix-neuf ans plus tard, en 1909, ses restes furent transférés au cimetière de l’Académie militaire de Vienne, non loin du tombeau de la plus célèbre Thérèse autrichienne, l’impératrice Marie-Thérèse, elle aussi amateur de broderie et fondatrice d’écoles de broderie.
Quelques liens pour les intéressées :
sur ce site on trouve 56 références à des livres de Thérèse de Dillmont que l’on peut consulter et télécharger gratuitement
Récit des recherches faites par Marianne Stradal pour rassembler des informations sur Thérèse (en allemand)
Le musée virtuel Cartier-Bresson est consacré essentiellement aux créations de Thérèse de Dillmont et aux albums DMC
Sur le site DMC à Dornach on trouve une rue Thérèse de Dillmont
Depuis 1972 existe à Dornach un club Thérèse de Dillmont, de brodeuses bien sûr.


. . . la laine

Les trois matières essentielles pour la réalisation de tapisseries sont la laine, le lin et la soie. Mais, incontestablement, c’est la laine qui domine. C’est elle qui a toujours été préférée pour ses nombreuses qualités, sa résistance au temps et pour la facilité avec laquelle elle se laisse travailler. C’est elle qui donne à la tapisserie son volume, son toucher, son éclat.
J’ai raconté dans un livre l’histoire de celle que nous utilisons et pour votre information je la reprends brièvement ici. La laine arrive en Creuse d’Australie et de Nouvelle-Zélande en ballots de 150 à 200 kilos. On la débarrasse de sa poussière avant de la plonger dans de l’eau additionnée de divers produits pour dissoudre le suint. L’ensimage qui suit consiste à ajouter un corps gras pour lui rendre de la souplesse. La laine est ensuite cardée puis peignée. Ceci pour aligner les brins avant la filature. La filature produit un fil continu soumis ensuite au moulinage qui consiste à retordre ensemble plusieurs fils, pour en produire un seul plus régulier et plus doux. Le fil est ensuite mis en écheveaux. Notons qu’il existe également la laine d’alpaga, de vigogne, de lama, de chameau, de lapin angora et de chèvre cachemire. Mais la laine de mouton est de très loin la plus utilisée.

Jusque là, la laine a gardé sa couleur neutre d’origine. Il faut maintenant la teindre. Pendant des siècles on a utilisé des colorants naturels, végétaux ou animaux, remplacés au XIX° par les colorants synthétiques plus faciles à produire et à mélanger pour obtenir de nombreuses couleurs reproductibles à volonté.
C’est ainsi que nous pouvons vous proposer une vaste gamme de 220 couleurs. Il est intéressant de remarquer que toutes ces techniques ont certes été modernisées, mais que pour l’essentiel elles demeurent ce qu’elles ont été pendant de nombreux siècles.

. . . Tracy Chevalier

Il m’arrive d’éplucher un peu internet pour y trouver des infos intéressantes. Je vous recommandais dans ma dernière lettre le roman de Tracy Chevalier «La Brodeuse de Winchester». Je rappelle aussi son autre roman consacré à la tapisserie «La Dame à la Licorne». Et sur le site (anglais) de Tracy Chevalier (tchevalier.com) je trouve ceci, que je vous traduis pour vous encourager :

« J’écris ceci le mardi (8 septembre 2020) qui suit le « Labor Day », le jour où je reprenais l’école quand j’étais petite à Washington DC. La nuit précédente je préparais mes vêtements pour la rentrée. Souvent, il y avait quelque chose de nouveau - une robe, un bonnet, des chaussures. De quoi écrire aussi - carnets, crayons, une règle, un nouveau plumier peut-être ou un cartable. Même adulte il m’est arrivé d’éprouver ce sentiment de retour à l’école au début de septembre, de renouveau, nouveaux vêtements, un carnet neuf où prendre des notes.
2020 est différent. Les habituels jalons d’une année et d’une vie - anniversaires, mariages, vacances, examens - ont été balayés et je me sens un peu désorientée. Et pourtant l’autre jour à Londres j’ai vu des gosses sortant de l’école au bout de ma rue, riant et chahutant dans leurs uniformes, visiblement heureux d’être ensemble et de retrouver un semblant d’ordre dans leurs vies, et j’ai repris courage. Je me suis un peu laissée aller pendant l’été, mais le moment est venu d’ouvrir ce nouveau calepin et de recommencer à écrire. Ce que je fais... »


. . . le musée des tissus de Lyon

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a dévoilé la future apparence du musée des Tissus à Lyon (Rhône). Création d’un rooftop, drapé XXL, design innovant... c’est un changement total !
Longtemps passé inaperçu, le musée des Tissus pourrait bien sortir de l’anonymat et devenir un lieu incontournable de la presqu’île de Lyon (Rhône).
C’est en tout cas ce que souhaite la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a dévoilé mercredi 13 janvier 2021 le futur visage du musée des Tissus, relooké par l’architecte Rudy Ricciotti.
Si le béton sera vraisemblablement «respectueux de l’environnement» en matière de consommation énergétique, c’est davantage son apparence qui est innovante. Le béton prendra d’ailleurs la forme surprenante d’un « drapé en écharpe » tout autour du musée qui comprend l’hôtel Lacroix-Laval et l’hôtel de Villeroy. Les 2000 m2 dédiés aux expositions seront jouxtés par un jardin avec un café restaurant. Un auditorium ainsi qu’une librairie regroupant des ouvrages sur le tissu seront créés.
Grande nouveauté : un rooftop. Un restaurant bistronomique devrait s’y installer avec une vue imprenable sur Lyon.

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     La feuille à deux faces hivernale
     extrait du carnet n° 2
À toutes celles qui sont dans la région Nouvelle Aquitaine :
n’oubliez pas que vous pouvez contacter Marie-Valérie au 07 61 17 19 49
Au revoir, à bientôt et, bien sûr, prenez-soin de vous

Véronique de Luna
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