Chers amis de la tapisserie,

Comme chaque année, le printemps est revenu le jardin a repris vie... et moi aussi. Très fatiguée par une longue période éprouvante, je suis allée me reposer dans un endroit tranquille où j’ai pu pour un temps oublier ma fatigue, étant seule désormais pour accomplir toutes les tâches nécessaires à la marche de ma petite entreprise.

J’en ai conclu que si je voulais poursuivre mon activité et travailler à mon carnet n°3 sur les points croisés que je voudrais publier l’année prochaine, il était indispensable de prendre des décisions concernant à la fois l’enseignement et les modèles de tapisserie proposés.

Si j’en juge par les réinscriptions d’élèves fidèles, ma méthode d’enseignement donne satisfaction. Il faut donc la préserver et cela ne peut se faire qu’en réduisant le nombre d’évasions. Mais ne vous inquiétez pas ; il y en aura au moins jusqu’à l’automne 2026.

La préparation de celles-ci est en effet très exigeante. Il y faut deux jours : préparation pour chaque élève en fonction de son niveau, transport de matériel hors de Nançay, installation dans un lieu différent. Puis, en sens inverse, réinstallation dans l’atelier.

Je sais bien que vous êtes conscientes de tout cela, mais si je veux continuer à faire en sorte que vous ayez appris des choses utiles tout en prenant plaisir à vos stages, il me faut nécessairement en réduire le nombre. Dorénavant les évasions n’auront lieu qu’à la Cité de la Tapisserie à Aubusson et à l’atelier de Nançay (en Sologne 35 km au nord de Bourges).

En ce qui concerne les modèles à réaliser vous-mêmes, peints à la main sur commande, je réduis l’offre en matière d’ameublement pour les XVII^ème, XVIII^ème et XIX^ème siècles. En revanche j’ai l’intention de développer l’Art Déco que j’aime beaucoup, et de conserver les créations de Hervé Lelong.

Comme vous pouvez le constater en comparant l’évolution de nos prix sur une longue période, je me suis efforcée de ne les modifier que lorsque cela devenait absolument nécessaire. Je crois être restée dans des limites raisonnables, alors que le coût du travail et des matières premières ne cesse d’augmenter. Ceci est l’une des raisons qui me font diminuer les modèles d’ameublement.

Quand vous me demandez un fauteuil, tout commence par le gabarit. Il faut être conscient de son importance. Un gabarit mal fait pourrait signifier de nombreuses heures de broderie et de l’argent dépensés en vain si le résultat est décevant. Il est souhaitable que le gabarit soit dessiné par le tapissier qui fera ensuite le montage. (Vous trouverez sur le site un guide que je vous conseille d’utiliser). Il me faut ensuite préparer l’envoi du calque et des instructions à la dessinatrice. Au retour du canevas peint je dois compter un par un les fils de plusieurs dizaines de couleurs, les assembler en bouquets avec leurs étiquettes, préparer l’expédition, et porter le colis à la poste. Beaucoup donc de petites opérations et d’aller-retour entre l’ordinateur, l’imprimante et l’atelier. Si je voulais conserver une marge suffisante il me faudrait augmenter les prix dans des proportions inacceptables pour la plupart de mes clientes.

Par ailleurs, trop d’élèves insistent pour suivre un cycle supérieur sans avoir suffisamment pratiqué. Si vous m’envoyez par mail des photos du travail fait précédemment -endroit et envers- avant de prendre votre inscription je pourrai vous conseiller sur le cours qui vous convient. Vous comprendrez qu’il ne m’est pas possible de remédier à des connaissances insuffisantes en revenant trop souvent pendant un cours sur des techniques qui devraient être bien connues.