cathédrale de Chartres, tapis du 8ème centenaire

En 1994, lors des célébrations du VIIIème centenaire de la reconstruction de la cathédrale, Hervé Lelong propose au Recteur, l'abbé Legaux, de réaliser un tapis à l'aiguille pour orner la croisée du transept et de poursuivre ainsi la chaîne séculaire des travaux d'ornementation de la cathédrale.

A Aubusson la tradition est ancienne du travail sur canevas, en particulier pour le mobilier. La plupart des manufactures ont produit des ensembles au point et ce jusqu' à une date récente.

En sept ans, grâce au travail de plus de trois cents bénévoles formé(e)s et supervisé(e)s par Véronique de Luna, le tapis sera réalisé et, à la Pentecôte 2000, mis en place dans la cathédrale où il est désormais exposé lors des fêtes carillonnées.

Tapis du 8ème centenaire d’après un carton original de Hervé Lelong
brodé au point de Chartres par plus de 300 bénévoles.
Le point de Chartres a été mis au point par Véronique de Luna qui a assuré la formation des bénévoles.
75 m2
292 carrés brodés, soit 37.100.800 passages d’aiguille.
64.172 heures de travail.
poids sans doublure 146 kg.

L'ensemble décoratif est composé de quatre tapis disposés en croix autour de l'autel d'argent et de granit vert des Pyrénées de Goudji, orfèvre et sculpteur, qui a créé le mobilier liturgique de la cathédrale en 1991.
Les 292 carrés de 49 cm de côté sont assemblés à raison de 98 pour la nef, 56 pour le choeur et 138 pour le transept.
Un nouveau point en double diagonale a été étudié spécialement par Véronique pour éviter au tapis les déformations. Ce point s'appelle désormais le point de Chartres.

La symbolique exprimée dans l'iconographie du tapis est inspirée de celle de l'Eglise primitive. Dans la bordure ornée de gerbes de blé et de grappes de raisin on peut reconnaître les signes eucharistiques du pain et du vin. La fleur de lys blanc évoque la pureté. Sur les emmarchements s'étagent des bouquets d'épis de blé, de vigne et de feuillage, déposés là comme des offrandes.

Les degrés menant à l'autel sont orientés vers les quatre points cardinaux. A l'Est, où se tient le prêtre pour célébrer l'Eucharistie, le symbole christique du pélican qui nourrit ses enfants de son propre sang est représenté.

En face, du côté des fidèles, une corbeille contenant cinq pains et deux poissons rappelle le miracle de la multiplication des pains, et du partage. Au Sud, côté de la gloire, le phénix illustre la résurrection.

Enfin du côté de la Parole deux colombes sont posées sur une vasque.

Sur les plate-formes, entre les escaliers, des motifs plus larges (150 x 150 cm) montrent l'Arbre du Paradis, l'Arbre de la Connaissance et le paon, image de l'immortalité et de la Résurrection.

Le tapis est disposé autour de l'autel lors des fêtes carillonnées.